26
Pêcheur d’Outreterre

 

Drizzt errait seul dans le labyrinthe de Menzoberranzan, passait près des stalagmites et sous les pointes menaçantes des grandes lances de pierre suspendues à la haute voûte de la caverne. Matrone Malice avait explicitement interdit aux membres de sa famille de quitter le domaine, car elle craignait une autre tentative d’assassinat de la part de la Maison Hun’ett. Mais trop d’événements importants s’étaient produits ce jour-là pour que Drizzt puisse obéir ; il lui fallait réfléchir, et comme ses réflexions risquaient fort de l’amener à des idées blasphématoires, il irait au-devant de sérieux ennuis en s’y adonnant dans une demeure pleine de prêtresses aux aguets.

C’était le moment le plus calme dans la cité ; la chaleur lumineuse de Narbondel n’était qu’une ligne à la base de l’aiguille rocheuse, et la plupart des drows dormaient tranquillement dans leurs demeures de pierre. Peu après avoir franchi discrètement le portail d’adamantium du domaine Do’Urden, Drizzt avait compris la sagesse de l’ordre donné par Matrone Malice : le silence, à ce moment, lui faisait penser à celui d’un prédateur à l’affût, prêt à bondir. L’assaut pouvait survenir à tout moment, surgissant d’un des innombrables angles morts qu’il croisait sur son chemin !

Impossible de trouver ici un endroit vraiment calme où il pourrait repenser sérieusement aux événements de cette journée, aux révélations de Zaknafein, son père et bien plus que cela ! Drizzt décida de violer toutes les règles – n’était-ce pas là la voie drow, après tout ? – et sortit de la cité, longeant les tunnels que ses jours de patrouille lui avaient rendus si familiers.

Une heure plus tard, il marchait toujours, perdu dans ses pensées ; il se sentait en sécurité car il était resté largement à l’intérieur des limites des patrouilles drows.

Il entra dans un grand couloir, large d’un peu moins d’une dizaine de mètres, avec de nombreux débris au pied des parois à moitié effondrées et surplombées de plates-formes qui se croisaient dans les hauteurs. On avait l’impression que le passage avait autrefois été beaucoup plus large. On ne voyait pas le plafond très haut de cette galerie, mais Drizzt avait parcouru le tunnel à de nombreuses reprises, que ce soit au sol ou au niveau des plates-formes, et il avançait sans prendre garde à ce qui l’entourait.

Il essayait d’imaginer son avenir, les moments que Zaknafein, son père, et lui allaient partager maintenant qu’il n’y avait plus de secret entre eux. À eux deux ils seraient invincibles ! Une équipe de maîtres d’armes, liés par l’acier et l’affection. La Maison Hun’ett se rendait-elle bien compte de ce qu’elle s’apprêtait à affronter ? Mais le sourire s’évanouit du visage du jeune drow lorsqu’il réfléchit aux conséquences : Zak et lui, ensemble, allaient tailler en pièces avec une aisance mortelle les troupes Hun’ett – ils allaient tuer des drows, leur propre peuple !

Il eut un début de faiblesse et s’adossa au mur ; il éprouvait à son tour le dilemme désespéré qui avait rongé son père pendant des siècles. Drizzt ne voulait pas finir comme son aîné qui ne vivait que pour tuer, piégé dans sa prison de violence protectrice, mais quel choix avait-il ? Pouvait-il quitter la cité ?

Zak s’était dérobé quand Drizzt lui avait demandé pourquoi il n’était pas parti.

— Où pourrais-je aller ? chuchotait à présent le jeune drow. (Il retrouvait l’interrogation de son père, son sentiment déchirant d’être pris au piège.) Où pourrais-je aller ! répéta-t-il. Parcourir l’Outreterre où notre peuple est haï et où le premier venu tenterait de tuer un drow isolé ? À la surface, peut-être, laisser la boule de feu dans le ciel me brûler les yeux afin que je ne puisse pas voir ma propre mort quand les elfes là-haut se vengeront sur moi ?

Cette logique implacable emprisonnait Drizzt comme Zak autrefois. Où pouvait aller un elfe noir ? Nulle part dans les Royaumes il n’avait une chance d’être accepté !

Alors ne lui restait-il que la perspective de tuer d’autres drows ?

Drizzt se colla contre la paroi sans même y penser, parce que son esprit se débattait dans les noirs méandres de son avenir. Il lui fallut un moment pour se rendre compte que son dos touchait autre chose que de la pierre !

Il essaya de s’écarter d’un bond, car toute anomalie dans son environnement était cause d’alarme. Mais il resta en contact avec le mur derrière lui sans rien pouvoir y faire. Sans prendre le temps de réfléchir à la situation, Drizzt passa les deux mains derrière sa tête pour toucher ce qui l’entravait.

C’est alors qu’il comprit sa stupidité : il était complètement collé au filament translucide, aucune force au monde ne pourrait libérer ses mains de la ligne d’un pêcheur d’Outreterre !

— Quel idiot ! s’insulta-t-il quand il sentit ses pieds quitter le sol.

Il aurait dû s’en douter, il aurait dû se tenir davantage sur ses gardes, seul dans les cavernes. Porter ses mains nues derrière lui, une vraie folie ! Il considéra les gardes de ses cimeterres inutiles, à sa ceinture.

Le pêcheur remontait sa prise le long du grand mur en haut duquel attendait sa gueule béante.

 

**

 

Masoj Hun’ett eut un grand sourire arrogant en voyant Drizzt quitter la cité. Le temps se faisait pressant pour lui, et Matrone SiNafay n’apprécierait pas du tout un nouvel échec de sa part dans l’assassinat du Second Fils de la Maison Do’Urden ! Mais la patience du sorcier avait fini par payer : Drizzt était sorti seul et avait même franchi les limites de la ville ! Sans témoins, c’était presque trop facile.

Le mage sortit avec enthousiasme la figurine de sa poche et la laissa tomber.

— Guenhwyvar ! appela-t-il aussi fort qu’il l’osa en jetant un coup d’œil à la plus proche demeure drow, creusée dans une stalagmite, pour y repérer la moindre activité.

La sombre fumée apparut et prit la forme de son familier. Masoj se frotta les mains ; il était fier et se félicitait d’avoir concocté un plan aussi sournois, et qui ne manquait pas d’ironie, pour mettre fin aux exploits de Drizzt Do’Urden !

— J’ai une mission pour toi, déclara-t-il au fauve. Elle ne va pas te plaire. (Guenhwyvar prit une pose nonchalante et bâilla, l’air de dire : « Rien de neuf, quoi ! ») Ton partenaire éclaireur s’est mis dans l’idée de faire sa tournée tout seul ! expliqua-t-il en montrant le tunnel qu’avait pris Drizzt. C’est beaucoup trop dangereux. (Cette fois Guenhwyvar se redressa, très intéressée.) Il ne devrait pas être là-bas tout seul, il risque de se faire tuer ! (Les inflexions perverses dans la voix de Masoj indiquèrent ses intentions criminelles à la panthère avant même qu’il les ait exprimées.) Va le chercher, familier, poursuivit le sorcier d’un ton suave. Retrouve-le dans le noir et tue-le ! (Masoj observa la réaction du fauve qu’il venait de charger d’un si affreux fardeau. Guenhwyvar était figée, aussi immobile que la statuette qui permettait de l’invoquer.) Va ! ordonna-t-il alors. Tu ne peux résister aux ordres de ton maître, à mes ordres ! Tu n’es qu’une bête sans volonté, tu ne devrais pas l’oublier !

La puissante panthère résista un long moment et cela, en soi, constituait un acte héroïque. Mais les impératifs de la magie qui l’entravait et qui lui faisait ressentir les ordres de son maître comme une pulsion irrésistible finirent par vaincre tous les sentiments qu’elle pouvait éprouver. D’abord lentement, à contrecœur, puis de plus en plus vite à mesure que l’instinct du prédateur prenait le dessus, Guenhwyvar s’engagea entre les statues enchantées qui gardaient le tunnel et repéra tout de suite les traces de Drizzt.

 

**

 

Alton DeVir se tassa derrière la plus grande stalagmite, déçu par la méthode choisie par Masoj : il allait laisser le fauve faire le travail pour lui, et Alton ne pourrait même pas assister à la fin de Drizzt !

Il toucha d’un doigt prudent la puissante baguette magique que Matrone SiNafay lui avait donnée au moment où il allait suivre Masoj, un peu plus tôt dans la nuit. Il semblait que cet objet n’était pas destiné à jouer un rôle dans la mort du Second Fils Do’Urden.

Mais Alton trouvait tout de même du réconfort à toucher la baguette car il aurait sûrement l’occasion d’en faire bon usage contre les autres membres de la Maison détestée !

 

**

 

Pendant la première partie de son ascension, Drizzt se débattit, donna des coups de pied, essaya dans un effort futile pour faire stopper sa montée de pivoter ou de coincer ses épaules sous la moindre saillie rocheuse. Il avait su d’emblée qu’il n’avait aucune chance dans cette entreprise, mais ses instincts de guerrier lui interdisaient de renoncer !

À mi-chemin, avec une épaule ensanglantée et l’autre sérieusement meurtrie, le sol désormais à près de dix mètres en contrebas, Drizzt finit par se résigner. S’il devait avoir une chance contre le monstre semblable à un crabe qui le tirait au bout de sa ligne, ce serait aux tout derniers instants de son ascension ; pour l’heure, il ne pouvait qu’attendre et rester vigilant.

Après tout, la mort ne constituait peut-être pas une issue si affreuse si on la comparait à la vie qu’il allait mener chez les drows, emprisonné dans les règles de leur noire société. Même Zaknafein, si fort, si puissant, si pourvu de l’expérience qu’apporte l’âge, n’avait jamais pu réellement accepter son existence à Menzoberranzan. Alors comment lui, Drizzt, pourrait-il y parvenir ?

Ce petit accès d’auto-apitoiement prit fin en même temps que son trajet : quand l’angle de son ascension s’infléchit et qu’il vit approcher le surplomb de la plateforme où le menait le filament, son esprit combatif reprit le dessus. Le pêcheur d’Outreterre le dégusterait peut-être, décida-t-il, mais sa proie trouverait au moins le moyen de lui planter d’abord ses bottes dans les yeux !

Il entendait le claquement impatient des pinces de crabe du monstre. Drizzt avait déjà vu une de ces créatures, mais elle s’était enfuie devant la patrouille. À l’époque il avait imaginé comment cet être pouvait se comporter au combat ; il rappela ce souvenir à sa mémoire : deux de ses pattes se terminaient par des pinces redoutables destinées à découper la proie en bouchées.

Drizzt contorsionna le filament de manière à se retrouver face à la paroi ; il voulait avoir un aperçu du monstre dès que sa tête aurait passé le niveau de la plate-forme. Le claquement frénétique augmenta d’intensité, et il semblait résonner en rythme avec les battements de cœur qui martelaient la poitrine du guerrier.

Il atteignit le bord où se tenait la créature !

Drizzt observa le spectacle ; il se trouvait à cinquante centimètres à peine de la longue trompe du monstre, et la gueule se cachait juste derrière l’appendice ! Les pinces se tendirent vers lui, prêtes à le saisir sans lui laisser le temps de prendre pied ; il n’aurait aucune chance de décocher des coups de pied à l’animal.

Il ferma les yeux et voulut de nouveau se convaincre que la mort serait préférable à une existence passée à Menzoberranzan.

Mais un feulement bien connu l’arracha à ses pensées.

Guenhwyvar s’était faufilée dans le labyrinthe que formaient les plates-formes en hauteur, et était arrivée en vue du pêcheur d’Outreterre juste avant que Drizzt parvienne au niveau du monstre. C’était une question de vie ou de mort aussi bien pour le fauve que pour Drizzt. La panthère était arrivée jusqu’ici en suivant l’ordre direct de Masoj ; elle avait voulu ignorer la teneur de cet ordre et avait simplement laissé parler son instinct de prédateur. Mais il était impossible à Guenhwyvar d’aller contre les commandements donnés par son maître, la condition même de son existence !… jusqu’à cet instant.

Car la scène devant ses yeux, la vision de Drizzt à quelques secondes de sa fin, apporta au fauve une force qu’il ignorait posséder et que le créateur de la figurine enchantée n’avait certes pas prévue ! Cet instant de pure terreur fit dépasser ses limites à Guenhwyvar, lui donna une vie autre que celle apportée par le pouvoir de la magie.

Le temps que Drizzt rouvre les yeux, le combat battait déjà son plein. Guenhwyvar avait bondi sur le pêcheur d’Outreterre mais les six pattes du monstre restaient bien ancrées au sol par la même glu qui retenait Drizzt dans le long filament où il était piégé. La panthère, contrairement à ce qu’elle espérait, ne renversa donc pas la bête, mais faillit au contraire tomber. Pourtant, sans se laisser démonter, le fauve griffa et mordit, telle une balle de rage à la recherche d’une faille dans l’armure que constituait la carapace de la créature.

Le monstre, de son côté, attaquait avec ses pinces ; il les faisait passer sur son dos avec une agilité étonnante et finit par coincer une des pattes de devant de Guenhwyvar.

Drizzt avait cessé de s’élever, car le pêcheur d’Outreterre avait d’autres préoccupations pour l’instant !

Une pince mordit donc dans la chair tendre de la panthère, mais le sang du fauve n’était pas le seul fluide sombre à couler sur le dos du monstre : des griffes félines puissantes étaient parvenues à arracher une partie de la carapace, et des crocs impressionnants purent plonger en dessous. Le sang du pêcheur d’Outreterre éclaboussa le sol et ses pattes se mirent à glisser !

Drizzt vit se dissoudre sous le liquide le mucus poisseux qui maintenait les pattes de crabe du monstre et comprit ce qu’allait faire le filet de ce même liquide qui se frayait un chemin le long du filament, droit sur lui ! Il lui faudrait frapper fort si l’occasion s’en présentait. Il devait se tenir prêt à aider Guenhwyvar.

La créature tituba et pencha sur un côté, ce qui éjecta la panthère de son dos et fit tournoyer Drizzt quand le filament décrivit un cercle complet, lui faisant heurter à plusieurs reprises la roche.

Mais le sang coulait toujours le long de la ligne collante, et Drizzt sentit qu’une de ses mains, au contact du sang monstrueux, était enfin libérée.

Guenhwyvar s’était tout de suite relevée face au pêcheur d’Outreterre. Les pinces devant elle lui barraient le passage, elle cherchait un moyen de les éviter pour bondir de nouveau.

Drizzt dégaina de sa main libre un cimeterre et l’enfonça droit dans le flanc de l’animal, qui roula sur le côté ; le choc et l’afflux de sang sur le filament achevèrent de le libérer de ses entraves. Le jeune drow agile put trouver une prise sur la paroi, mais le cimeterre qu’il avait dégainé tomba.

La créature un moment distraite par Drizzt écarta un peu ses pinces et Guenhwyvar n’hésita pas : elle se rua de toute sa masse sur la bête, où ses dents retrouvèrent l’endroit déjà mis à nu auparavant.

Elles allèrent plus loin cette fois, sous la peau et les muscles, détruisirent des organes tandis que les griffes vives du fauve maintenaient les pinces à distance.

Quand Drizzt eut gravi la paroi jusqu’à la plate-forme, le monstre vaincu frémissait dans l’agonie. Le drow se précipita sur son amie.

Guenhwyvar, elle, recula pas à pas, les oreilles couchées sur le crâne, la gueule ouverte sur des crocs menaçants.

Drizzt crut d’abord que la douleur due à sa blessure faisait enrager la panthère, mais un examen rapide lui fit rejeter l’hypothèse : l’unique plaie sur son corps ne semblait pas sérieuse, il l’avait vue supporter bien pire sans problème.

Le fauve continua à reculer en grognant, tandis que l’ordre impérieux de Masoj, revenu au premier plan après ces instants de terreur, envahissait tout son cœur et le faisait battre à grands coups. Guenhwyvar voulait combattre cette impulsion et ne voir en Drizzt qu’un allié, mais son maître avait parlé !

— Qu’y a-t-il, mon amie ? demanda Drizzt avec douceur. (Il résista à l’envie de dégainer pour sa défense le cimeterre qui lui restait, et mit un genou à terre.) Tu ne me reconnais pas, moi qui ai combattu si souvent à tes côtés ?

Guenhwyvar s’aplatit au sol en ramenant sous elle ses pattes postérieures ; Drizzt savait qu’elle s’apprêtait à bondir, pourtant il ne s’empara pas de son arme, ne fit rien qui aurait pu sembler menaçant au fauve. Il avait besoin de croire que la panthère était bien celle qu’il pensait, celle en qui il avait confiance. Qu’est-ce qui pouvait lui inspirer une attitude si étrange ? Et d’ailleurs, pourquoi se retrouvait-elle ici à une heure si tardive ?

Le jeune drow trouva les réponses à ses questions dès qu’il se souvint des dangers qu’avait évoqués Matrone Malice et de la raison pour laquelle elle avait interdit aux membres de sa famille de quitter le domaine.

— Masoj t’a envoyée me tuer ! dit-il brutalement. (Le ton de sa voix sembla faire hésiter le fauve, qui se détendit un peu et sembla renoncer à attaquer tout de suite.) Mais tu m’as sauvé, Guenhwyvar, tu as résisté à cet ordre ! (Le grognement de la panthère résonna comme une protestation.) Tu aurais pu laisser le pêcheur d’Outreterre faire le travail à ta place, mais au contraire tu lui as foncé dessus et m’as sauvé la vie. Lutte contre cette impulsion, Guenhwyvar, rappelle-toi que je suis ton ami, un meilleur compagnon pour toi que Masoj Hun’ett ne le sera jamais ! (Le fauve recula encore d’un pas, déchiré par ce dilemme qu’il ne pouvait encore résoudre. Mais Drizzt vit les oreilles de l’animal se redresser et sut que sa victoire était proche.) Masoj se prétend ton maître, poursuivit-il, certain que le grand chat, grâce à une forme d’intelligence qu’il ne pouvait imaginer, comprenait toute la signification de ses paroles. Moi je me proclame ton ami, Guenhwyvar, et je ne me battrai pas contre toi ! (Il se releva et avança vers la panthère, les bras grands ouverts, le visage et la poitrine complètement exposés.) Dussé-je y laisser la vie…

Et Guenhwyvar ne frappa pas. L’émotion vainquit dans son cœur les impératifs de la magie, la même loyauté qui l’avait poussée à l’action quand elle avait vu Drizzt livré au pêcheur d’Outreterre.

Elle se redressa et fit un grand bond qui la jeta dans les bras de Drizzt et le fit basculer de tout son long sur le sol ; ils se régalèrent d’une lutte amicale où abondaient les coups de tête et les mordillements joueurs.

Les deux amis avaient une fois de plus vaincu ensemble ; aujourd’hui ils avaient abattu deux ennemis !

Mais, quand Drizzt prit le temps de réfléchir à ce qu’il venait de se passer, il se rendit compte qu’une de leurs victoires n’était pas complète : Guenhwyvar était avec lui par sa volonté, mais officiellement elle appartenait toujours à un autre maître qui ne la méritait pas, qui faisait d’elle l’esclave d’une vie que Drizzt ne pouvait plus supporter de lui voir imposer.

Il n’y avait plus trace de la perplexité qui l’avait fait franchir cette nuit les limites de Menzoberranzan. Pour la première fois de sa vie, il savait quelle voie il allait suivre, quel chemin allait le mener à la liberté.

Il se rappela les avertissements de Zaknafein, et cette alternative impossible qu’il avait considérée sans y trouver de solution.

En effet, où pouvait aller un elfe noir ?

— C’est bien pire de se laisser prendre au piège du mensonge, murmura-t-il pour lui-même. (La panthère pencha la tête de côté, elle ressentait de nouveau l’importance des paroles de Drizzt. Celui-ci croisa de son regard soudain assombri le regard curieux du fauve.) Mène-moi à ton maître, exigea-t-il, ton imposteur de maître !

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